A la découverte du modèle économique de l’Open 13

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Dans une interview de Lionel Maltèse, organisateur de l’Open 13, par Max de Tennis Legend (vidéo accessible ici), on en apprend beaucoup sur le modèle économique de l’Open 13. Voici les principales informations sur le business model de cet ATP 250 qui a lieu chaque année à Marseille.

Combien la billetterie pèse-t-elle dans le chiffre d’affaires de l’Open 13 ?

La billetterie se décompose en deux parties. Il y a d’un côté une billetterie grand public, destinée aux particuliers qui souhaitent acheter leur billet de façon individuelle. Il y a également une billetterie partenaires, avec des billets qui sont achetés par les partenaires de l’Open 13 (BNP Paribas, Aix Marseille Provence Métropole, Veolia, le département des Bouches-du-Rhône…). Ces billets sont ensuite distribués par les partenaires sans que l’organisation du tournoi n’ait de droit de regard.

Au total, la billetterie du tournoi représente 10 à 15% du chiffre d’affaires global de l’Open 13, soit environ 500.000 euros. C’est une composante importante du modèle économique de l’Open 13, au même titre que les droits TV et la participation des partenaires.

Modèle économique de l’Open 13 : des joueurs sont-ils payés pour venir ?

C’est un sujet que peu de personnes connaissent, mais les joueurs les mieux classés sont effectivement rémunérés par l’organisation pour participer à un ATP 250. Lionel Maltèse évoque, dans l’interview qu’il accorde à Max de Tennis Legend, le montant de 100.000 euros pour Hubert Hurkacz, tête de série numéro 1 en 2024, n°8 mondial et vainqueur de l’Open 13 l’an. passé. Il faut savoir que ce n’est pas un montant fixe : il y a un forfait de base pour la participation du joueur au tournoi, auquel s’ajoutent des bonus en fonction de la performance (nombre de tours passés).

Le montant de la rémunération accordée aux meilleurs joueurs ne dépend pas que de leur niveau de jeu. Elle est aussi liée aux droits TV que peut obtenir l’Open 13 si le dit joueur participe au tableau du tournoi. Lionel Maltèse évoque le sujet sans détour : «On a des joueurs qui peuvent coûter plus cher, mais qui peuvent attirer d’autres télés ; ça peut être des joueurs asiatiques ou américains (…) On prend toujours l’exemple de Nishikori, il attirait beaucoup de télé, donc la garantie que l’on donnait était surélevée par rapport à son classement mais au final on avait un gain en notoriété et en droits TV qui était supérieur».

Le montant des rémunérations accordées aux joueurs dépend donc en partie des droits TV, sujet majeur quand on s’intéresse au modèle économique de l’Open 13.

Les paris en ligne : nouvelle manne financière pour les tournois de tennis

Lionel Maltèse explique très bien les différents contrats qui unissent l’Open 13 (et l’ensemble des tournois de tennis professionnels) et les plateformes de paris en ligne. Il confesse que les primes accordées aux joueurs sont plus élevées depuis que le modèle économique de l’Open 13 a renforcé ses recettes avec les paris en ligne.

Ugo Humbert, vainqueur de l'Open 13 2024, au service en finale contre Grigor Dimitrov
Ugo Humbert, vainqueur de l’Open 13 2024, au service en finale contre Grigor Dimitrov

Dans un premier temps, l’Open 13 reçoit un pourcentage des mises réalisées sur les plateformes légales avec lesquelles il a signé un contrat. Puis, l’ATP reverse aussi une partie des mises, on parle alors de droits de betting. Pour un tournoi comme l’Open 13, c’est une recette en centaines de milliers d’euros. Pendant les années Covid, ce montant a représenté plus de 400.000 euros, soit environ 8% du budget total du tournoi.

Les droits TV : part importante du modèle économique de l’Open 13

Dans la logique économique de l’Open 13, les droits TV jouent une place centrale. Il y a d’abord les droits télé domestiques, c’est à dire pour le marché français. Sachant que c’est l’Open 13 qui assure lui-même la production, les droits sont ensuite vendus à un des diffuseurs du tennis à la télévision. Cette année, ils étaient deux : BeIN sports pour l’ensemble du tournoi, et l’Equipe TV pour quelques rencontres.

Mais, de façon plus sporadique, les chaînes TV internationales peuvent acheter la retransmission match par match en fonction de la programmation. Par exemple, une chaîne bulgare pourra être intéressée par les matches de Grigor Dimitrov.

Au total, les droits TV représentent enntre 800.000 et 1 million d’euros de chiffre d’affaires pour le tournoi (soit 16 à 20% du total du CA). Mais, Lionel Maltèse l’assure «On a des sponsors qui ne seraient pas venus sans ces chaînes de TV». Par conséquent, les droits TV apportent de nouveaux partenaires.

Grigor Dimitrov au service, avec le logo de BNP Paribas en arrière-plan, sponsor important pour le modèle économique de l'open 13
Grigor Dimitrov au service, avec le logo de BNP Paribas en arrière-plan

Les partenariats : dernier levier majeur du modèle économique de l’Open 13

Aujourd’hui, les partenariats constituent un levier indispensable au modèle économique de l’Open 13. Parmi eux, on pense forcément au département des Bouches-du-Rhône, partenaire principal. Pour Lionel Maltèse, organisateur du tournoi, les partenaires «C’est pas le combien, c’est plutôt la qualité. On fait attention à ne pas avoir de partenaires pour avoir de l’exclusivité. Sur l’Open 13 Provence, on a des partenaires très fidèles (…) Le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, BNP Paribas, Sodexo, Veolia, Eiffage, la métropole et la ville de Marseille».

Mais, le modèle économique de l’Open 13 intègre aussi de nouveaux partenaires comme Lexus ou Lavazza (déjà partenaire de Roland Garros, et des ATP Finals).

Quels sont les coûts d’un tournoi de tennis professionnel ?

Outre le paiement des garanties aux joueurs et du prize money du tournoi, un tournoi professionnel comme l’ATP 250 de Marseille compte également des frais auxquels on pense moins. Premièrement, il y a l’arbitrage. Il faut savoir que les juges de ligne c’est 30.000 euros, pris en charge par la fédération française de tennis. Mais, cette dépense va disparaître du budget car l’arbitrage électronique a été rendu obligatoire sur le circuit ATP dès 2025 (pas Challenger).

Tomas Machac et Zhizhen Zhang lors de la finale de double à l'Open 13 ( modèle économique de l'Open 13 )
Tomas Machac et Zhizhen Zhang lors de la finale de double à l’Open 13

Les chauffeurs, les placiers, les arbitres de ligne sont tous rémunérés : cela fait partie pleinement du modèle économique de l’Open 13. Une dernière question qui se pose, c’est le coût des infrastructures. Nous ne connaissons pas précisément les modalités de mise à disposition du Palais des Sports, par la ville de Marseille propriétaire de l’enceinte. Mais, on peut se douter qu’il s’agit d’un tarif très avantageux puisque la ville fait partie des partenaires clés de l’événement.

A noter que les plus grands tournois du monde sont propriétaire de leurs infrastructures : Roland Garros appartient à la Fédération Française de Tennis, organisatrice du tournoi. Wimbledon est propriétaire de son complexe, tout comme Indian Wells.

Conclusion

Nous espérons que cet article sur le modèle économique de l’Open 13 vous a plu. Si c’est le cas, n’hésitez pas à vous abonner à notre newsletter, et à nous suivre sur les réseaux sociaux. A bientôt pour de nouvelles histoires tennistiques.