Le tournoi de qualifications de Roland Garros

Logo de Roland Garros

Qui est qualifié pour le tournoi de qualifications de Roland Garros ?

Le tournoi de qualifications est ouvert aux joueuses et joueurs dont le classement mondial les place au-delà de la zone d’accès direct au tableau principal mais à l’intérieur de la 300ᵉ place environ. Concrètement, les 120 mieux classés qui n’ont pas obtenu d’entrée directe forment l’ossature du tableau, rejoints par huit wild-cards attribuées par la Fédération française de tennis et par quelques bénéficiaires de classement protégé.

Pour l’édition 2025, on retrouve ainsi, chez les hommes, Alexander Shevchenko (tête de série n°1), Christopher Eubanks ou encore Marin Čilić, et, chez les femmes, Taylor Townsend, Bianca Andreescu ou Sara Errani, auxquels s’ajoute une forte délégation française. (on évoque dans cet article les wild cards françaises). 

En résumé, voici les composantes du tableau : 

  1. 120 joueurs qui n’ont pas pu intégrer le tableau final, mais qui sont bien classés
  2. 8 wild cards répartis de la façon suivante : 6 wild cards pour des joueurs français, 1 wild card accordée par la fédération australienne et 1 wild card accordée par la fédération américaine de tennis

Comment se déroule le tournoi de qualifications ?

Les « qualifs » se tiennent sur cinq jours – cette année du lundi 19 mai au vendredi 23 mai 2025 – sur les courts annexes de la Porte d’Auteuil. Les matchs les plus attendus se déroulent également sur le court Suzanne Lenglen. Mais le court Philippe Chatrier reste fermé pendant les qualifications.

Combien de tours de qualifications à Roland Garros ?

Il y a trois tours de qualifications à Roland Garros. Il faut donc gagner ses trois matchs consécutivement pour intégrer le tableau principal.

Le format est identique pour les hommes et les femmes : un tableau de 128 joueuses ou joueurs, réparti en seize sections. Chaque section produit un vainqueur après trois tours disputés au meilleur des trois manches ; les seize lauréats (16 hommes et 16 femmes) décrochent leur place dans le grand tableau, d’où l’enjeu de remporter trois matches consécutifs.

Les têtes de série en qualifications

Trente-deux têtes de série sont disposées de façon à ne pas s’affronter avant le troisième tour, tandis que les battus de la dernière journée restent en attente comme « lucky losers » pour pallier d’éventuels forfaits de dernière minute, selon un ordre défini par leur classement.

Ces lucky losers peuvent intégrer le tableau de qualifications tant que le premier tour de qualifs n »‘est pas terminé.

Prize Money des qualifications pour Roland Garros

Dans la lignée de la hausse globale de 5,4 % annoncée pour l’édition 2025, la dotation des qualifications progresse à nouveau.

Un(e) joueur(se) éliminé(e) dès le premier tour repart désormais avec 21 000 €, celui ou celle qui s’incline au deuxième tour touche 29 500 €, et un(e) battu(e) au tour décisif empoche 43 000 €.

Les seize qualifié(e)s, eux, obtiendront au moins 78 000 €  grâce au prize money du premier tour du tableau principal, soit un bond de 5 000 € par rapport à 2024.

Ainsi, les qualifications de Roland-Garros constituent bien plus qu’une simple porte d’entrée : elles offrent une rémunération réelle et, pour beaucoup, la perspective de transformer une semaine d’effort intense en l’aventure d’un Grand Chelem.

 
Court annexe de Roland Garros
Court annexe de Roland Garros où se déroulent les qualifications

Les plus beaux parcours des qualifiés dans le tableau principal

Chaque année, 16 qualifiés et 16 qualifiées rejoignent le tableau principal. Sur le papier, ils sont « moins forts » que les joueurs qui intègrent directement le tableau grâce à leur classement. Et, en plus, ils ont déjà trois matchs dans les jambes. Donc a priori, ils ont beaucoup moins de chances d’aller loin dans le tableau final. Mais, il y a quelques parcours incroyables qui ont marqué l’histoire de Roland Garros au fil des années. On vous les raconte !

Filip Dewulf, le pionnier des qualifiés (1997)

Avant l’ère des réseaux sociaux et des super-coachs omniprésents, le Belge Filip Dewulf débarque à Paris en 1997 avec le rang modeste de 122ᵉ mondial et un billet arraché au bout des trois tours de qualification.

Sur le Court Suzanne-Lenglen, il enchaîne cinq victoires d’une densité physique stupéfiante – dont un succès sur le futur no 2 mondial Àlex Corretja – pour devenir le tout premier qualifié de l’histoire à atteindre la demi-finale de Roland-Garros et seulement le troisième, tous tournois majeurs confondus, à réaliser pareil exploit à l’époque.

Sa défaite face au jeune Gustavo Kuerten, futur vainqueur, n’entache en rien l’épopée : elle installe définitivement l’idée qu’un joueur sorti des pré-qualifications peut défier l’élite sur la terre rouge parisienne.

2020, l’année des miracles : Podoroska et Trevisan

Reporté à l’automne en raison de la pandémie, Roland-Garros 2020 se transforme en conte de fées pour deux joueuses venues du « pre-draw ». L’Argentine Nadia Podoroska, classée 131ᵉ, renverse tour à tour Yaroslava Shvedova, Yulia Putintseva puis, surtout, la tête de série no 3 Elina Svitolina. Elle devient la première qualifiée de l’Open ère à atteindre le dernier carré du tableau féminin à Paris – et la première à franchir ce cap en Grand Chelem depuis vingt-et-un ans.

Le même tournoi voit l’Italienne Martina Trevisan, 159ᵉ mondiale, s’offrir Kiki Bertens pour se hisser en quarts avant de tomber contre Iga Świątek. Ce double jaillissement inédit démontre que la densité du circuit féminin permet, plus que jamais, aux joueuses issues des qualifications de bousculer l’ordre établi.

Daniel Altmaier, l’art de saisir sa chance

Côté masculin, l’Allemand Daniel Altmaier arrive en 2020 avec un classement hors du top 180. Son jeu lifte et son aisance naturelle sur l’ocre lui offrent un parcours lumineux : après avoir dompté le septième mondial Matteo Berrettini, il devient le quatrième qualifié de l’Open ère à rejoindre les huitièmes de finale dès sa toute première participation en Grand Chelem. Même si Pablo Carreño Busta met fin à l’aventure en quatrième tour, Altmaier laisse une empreinte durable : deux ans plus tard, il récidive en éliminant Jannik Sinner dès le deuxième tour, preuve qu’un passage par la phase qualificative peut catalyser une carrière plutôt que la freiner.

Daniel Altmaier, au parcours incroyable après être passé par les qualifications à Roland Garros
Daniel Altmaier, au parcours incroyable après être passé par les qualifications à Roland Garros