Inauguré pour l’édition 2019 du tournoi, le Court Simonne Mathieu s’intègre dans le jardin des serres d’Auteuil avec une élégance rare. En l’implantant dans cet écrin végétal, la Fédération Française de Tennis a placé l’expérience du spectateur au premier plan tout en préservant la richesse botanique du Jardin des Serres d’Auteuil. Les tribunes, partiellement encastrées sous le niveau du sol, permettent aux façades vitrées d’offrir un dialogue permanent entre match et verdure, conférant au lieu une atmosphère à la fois intimiste et spectaculaire.
Le court Simonne Mathieu en résumé
- Nombre de places du court Suzanne Lenglen : 5 000
- Année de construction : 2019
- Court couvert : Non
- Surface : terre battue
- Tournoi principal : Roland Garros
Un hommage à la championne Simonne Mathieu
Le court porte le nom de Simonne Mathieu, grande figure du tennis français des années 1930, double lauréate de Roland-Garros en simple (1938, 1939) et résistante durant la Seconde Guerre mondiale. En associant son héritage sportif et son engagement, le site célèbre une femme pionnière dont la détermination résonne encore parmi les joueurs d’aujourd’hui. Chaque année, lors des présentations officielles, un rappel de son parcours rappelle aux visiteurs la portée historique du lieu.
Le court Simonne Mathieu est donc un bel hommage à une championne qui a marqué l’histoire du tennis mondial, sans pour autant que son nom évoque quelque chose aux jeunes générations.

Le Court Simonne Mathieu : une conception écologique et innovante
Pensé par l’agence d’architecture Marc Mimram, le court Simonne Mathieu se distingue par sa toiture mobile constituée de serres métalliques. Cette structure favorise la diffusion de lumière naturelle sur le court tout en contrôlant la température grâce aux parois vitrées ouvrantes.
Les matériaux utilisés, notamment l’acier galvanisé et le béton bas carbone, réduisent l’empreinte environnementale, tandis qu’un système de récupération des eaux de pluie alimente l’irrigation des plantes tropicales voisines.
A noter que le court Simonne Mathieu ne dispose pas de toit rétractable. Il est conçu en partie sous terre, ce qui lui permet de n’être situé qu’à 6 mètres de hauteur à son sommet. Le sommet de sa casquette n’est qu’à 8 mètres de haut. Ainsi, il s’intègre parfaitement à son environnement et aux serres tropicales avoisinantes.
Une expérience immersive pour les spectateurs
Avec une capacité d’environ 5 000 places, le Court Simone Mathieu offre une proximité unique entre public et joueurs : la première rangée se situe presque au niveau du court, créant une acoustique vivante où chaque échange résonne. Les gradins, répartis sur deux niveaux compacts, garantissent une visibilité sans obstruction. En soirée, l’éclairage LED intégré dans la structure des serres mêle reflets verts et nuances chaudes, transformant les sessions nocturnes en spectacles visuels.
Son côté semi-enterré lui donne un caractère intimiste particulièrement apprécié des joueurs. On se souvient de la victoire de Varvara Gracheva au second tour de Roland Garros 2024 sur le court Simonne Mathieu. Elle avait particulièrement apprécié le soutien du public. Gaël Monfils a également apprécié la configuration du court Simonne Mathieu, l’ayant testé en tant que joueur, mais aussi en tant que spectateur lorsqu’il assistait aux matchs de son épouse, Elina Svitolina.
Un site multifonctionnel au-delà de la quinzaine
En dehors du tournoi, le court accueille des démonstrations sportives, des concerts intimistes et des visites guidées axées sur l’architecture et la botanique. Cette polyvalence fait du Court Simonne Mathieu un point d’ancrage culturel à l’ouest de Paris, donnant vie au Jardin des Serres d’Auteuil toute l’année. Ainsi, l’hommage à Simonne Mathieu s’étend bien au-delà des courts en terre battue : il s’inscrit dans une dynamique durable qui unit sport, patrimoine et nature.

Anecdotes originales sur le court Simonne Mathieu
Voici quelques anecdotes d’événements qui se sont déroulés sur le court Simonne Mathieu. Comme vous l’avez compris, le dernier né des courts de tennis de Roland Garros est implanté dans une configuration particulière.
Au son d’un trio à cordes, la première balle !
Le 27 mai 2019, le « jardin secret » de Roland-Garros s’ouvrait au public dans un parfum d’eucalyptus et de terre battue fraîche. À 10 h 30, un trio Airplay jouait devant l’Orangerie tandis que chaque spectateur recevait un cabas en lin commémoratif. Quelques minutes plus tard, l’Américaine Taylor Townsend frappait la toute première mise en jeu du court, avant que Garbiñe Muguruza ne signe la première victoire officielle de ce nouveau théâtre botánico-sportif. Les chanceux assis tout en haut confiaient avoir l’impression de flotter « dans la canopée », avec la Tour Eiffel qui pointe timidement entre deux serres.
Des concerts d’oiseaux en plein échange
Assister à un match sur le Court Simonne Mathieu, c’est parfois tendre l’oreille pour savoir si l’on applaudit un revers gagnant… ou le chant d’un merle. Des fans racontent encore l’étonnement ressenti en 2022 : « On entendait les oiseaux comme si on était au Parc des Buttes-Chaumont ! ». Le murmure des volatiles, filtré par les vitrages des quatre serres, crée une bulle de quiétude que les joueurs remarquent eux-mêmes entre deux services.
Quand une voiture suspecte fait patienter les joueurs
Le 1ᵉʳ juin 2021, la session du matin aurait dû commencer comme d’habitude à 11 heures. Mais un véhicule volé, garé juste devant l’entrée du Jardin des Serres d’Auteuil, déclenche l’intervention des démineurs. Sirènes, rubans de sécurité… et vingt-cinq minutes de retard avant qu’Ugo Humbert et Ricardas Berankis puissent enfin entrer sur le court. Les tribunes, déjà pleines, ont improvisé une ola pour tuer le temps ; un clin d’œil que la FFT a depuis surnommé la « ola anti-voiture ».
La pluie qui rembourse les billets
Fin mai 2024, le ciel parisien décide de rappeler que le Simonne Mathieu n’a pas de toit. Une averse diluvienne interrompt puis annule tous les matches programmés ce mercredi-là. Moins de deux heures de jeu : la FFT annonce le remboursement intégral des billets du jour. Beaucoup de spectateurs, trempés jusqu’aux os, ont tout de même gardé leur ticket en souvenir — preuve d’une journée « sans jeu, mais pas sans émotion » selon la légende qui circule désormais dans les files d’attente de 2025.

Un court né d’un bras de fer écologique
Avant d’entendre les raquettes, on a longtemps entendu les avocats : projetés en 2011, les travaux se heurtent à une fronde d’associations souhaitant protéger les serres historiques d’Auteuil. La mairie finit par trancher : oui, mais sous condition que l’enceinte soit enterrée de quatre mètres et cernée de nouvelles serres ouvertes au public. Le compromis sauve Roland-Garros d’un exil envisagé à Versailles, et transforme le Simonne Mathieu en manifeste d’architecture verte autant qu’en stade de tennis.
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