Le court Philippe Chatrier : l’épicentre de Roland-Garros

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Le court Philippe Chatrier est bien plus qu’un simple terrain de tennis : il incarne l’âme de Roland-Garros, le temple de la terre battue française. Situé au cœur du stade Roland-Garros à Paris, il est le théâtre des plus grandes émotions du tennis mondial depuis près d’un siècle.

Le court Philippe Chatrier en résumé

  • Nombre de places du court Philippe Chatrier : 15 225
  • Année de construction : 1928
  • Court couvert : Non (mais possibilité de le couvrir en cas d’intempéries)
  • Surface : terre battue
  • Tournoi principal : Roland Garros

Le court Philippe Chatrier : un lieu chargé d’histoire

Inauguré en 1928 pour accueillir la finale de la Coupe Davis remportée par les « Mousquetaires » français, le court central prend d’abord le nom de « court central » avant d’être renommé en 2001 en hommage à Philippe Chatrier, ancien président de la Fédération française de tennis et figure majeure du développement du tennis professionnel. Ce stade a vu s’écrire les plus belles pages de l’histoire du tournoi de Roland-Garros, avec les exploits de légendes comme Björn Borg, Chris Evert, Rafael Nadal ou Serena Williams.

Une architecture repensée pour le XXIe siècle

Jusqu’en 2019, le court Philippe Chatrier conservait sa structure classique, emblématique mais vieillissante. Une vaste opération de modernisation a été engagée, incluant la reconstruction complète des tribunes et l’installation d’un toit rétractable. Depuis 2020, ce toit permet la tenue de matchs quelles que soient les conditions météorologiques, rendant le tournoi plus résilient et accessible. Avec une capacité d’environ 15 000 places, le court offre désormais une visibilité optimale et une acoustique renforcée pour le public.

Une capacité à la hauteur de son prestige

Le court Philippe Chatrier peut accueillir environ 15 225 spectateurs, ce qui en fait l’une des plus grandes enceintes de tennis au monde sur terre battue. Cette capacité permet à Roland-Garros de proposer une expérience exceptionnelle à un large public, tout en préservant une proximité entre les joueurs et les spectateurs. La configuration du stade, en forme de cuvette, renforce cette impression d’intimité malgré l’ampleur de l’infrastructure.

Un des symboles de Roland Garros

Avec son architecture monumentale, son toit rétractable et sa disposition unique, le court Philippe Chatrier est devenu un des symboles du Grand Chelem parisien.

Un théâtre des grandes finales

Chaque année, c’est sur le court Philippe Chatrier que se disputent les finales les plus attendues : simple dames, simple messieurs, doubles et même la finale du tournoi junior. Ce terrain mythique devient le théâtre de la consécration pour les plus grands champions. Rafael Nadal y détient le record absolu avec 14 titres glanés sur cette scène, une performance inégalée dans l’histoire du tennis.

Une ambiance unique

Ce qui rend le Chatrier si singulier, c’est l’atmosphère qui y règne. Chaque match joué sur ce court, qu’il s’agisse d’une session de jour ou d’une night session, est marqué par une intensité rare, une ferveur palpable, et un respect profond pour le jeu. Le public parisien, réputé pour sa passion et son exigence, y contribue largement.

Un symbole du tennis français

Plus qu’un simple stade, le court Philippe Chatrier est devenu un symbole du rayonnement du tennis français. Il incarne l’excellence, la tradition et l’innovation. Sa transformation récente illustre la volonté de Roland-Garros de rester à la pointe, sans renier son passé. Aujourd’hui, le Chatrier n’est plus seulement le cœur du tournoi : il en est l’âme.

Polémiques autour du court Philippe Chatrier

Après une rénovation complète en 2014, le court Philippe Chatrier fait peau neuve avec une nouvelle organisation de l’espace qui aboutit à une modernisation des sièges et des tribunes, la mise aux normes accessibilité pour les personnes handicapées, la création du Sky Bar au 6ème étage ou encore une amélioration du plateau de télévision.

Mais, cette rénovation a entraîné aussi une polémique dans son sillage : la place accordée aux loges sur le court Philippe Chatrier. En effet, celles-ci sont situées au bas du court et sont donc très visibles à la télévision. Or, jusqu’aux demi-finales elles sont souvent très vides. Tout cela donne une piètre image du public parisien, et de l’attractivité du Grand Chelem. Alors que les tribunes sont remplies. Beaucoup de commentateurs de tennis se demandent comment ce sujet n’a pu être abordé lors de la dernière rénovation de l’enceinte.

Qui était Philippe Chatrier ?

Philippe Chatrier demeure l’une des figures les plus marquantes du tennis français et international du XXe siècle. Joueur, dirigeant, bâtisseur et réformateur, il a profondément influencé l’histoire de ce sport, tant sur les courts que dans les instances dirigeantes. Sa vision modernisatrice a façonné le tennis professionnel tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Un joueur devenu ambassadeur du tennis

Né à Créteil en 1926, Philippe Chatrier découvre le tennis dans sa jeunesse et devient un joueur de bon niveau dans l’immédiat après-guerre. Champion de France junior en 1945, il mène ensuite une carrière de joueur amateur, avant de rapidement s’orienter vers d’autres formes d’engagement pour son sport. Très tôt, il comprend que son influence sera plus forte en dehors des courts. Il se lance alors dans le journalisme sportif, en fondant notamment le magazine Tennis de France en 1953, avec l’ambition de promouvoir la pratique auprès du grand public.

Un artisan du tennis professionnel

C’est surtout comme dirigeant que Philippe Chatrier laisse une empreinte durable. Président de la Fédération française de tennis (FFT) de 1973 à 1993, il modernise l’organisation de Roland-Garros, contribue à l’internationalisation du tournoi et participe à sa montée en puissance médiatique. Mais son action dépasse largement les frontières françaises. En 1977, il devient président de l’ITF (Fédération internationale de tennis), poste qu’il occupera jusqu’en 1991.

Durant ses mandats, Chatrier joue un rôle décisif dans le retour du tennis aux Jeux olympiques, après une absence de plus de 60 ans. Grâce à ses efforts, le tennis redevient sport olympique à Séoul en 1988. Il œuvre également pour l’unification des règles du tennis et pour le développement du tennis féminin à l’échelle mondiale.

Une figure respectée au sein du CIO

Philippe Chatrier rejoint le Comité international olympique (CIO) en 1988. À ce poste, il milite pour une plus grande reconnaissance du tennis dans le mouvement olympique, tout en défendant les valeurs du sport amateur. Sa stature d’homme de consensus, respecté des joueurs comme des organisateurs, fait de lui un interlocuteur privilégié dans les grandes négociations internationales.

Un héritage encore vivant

Décédé en 2000, Philippe Chatrier laisse derrière lui un héritage immense. En 2001, le court central de Roland-Garros est renommé « court Philippe Chatrier » en son honneur, scellant symboliquement l’union entre cet homme et le tournoi qu’il a tant contribué à transformer. Son action a profondément marqué l’histoire du tennis moderne : professionnalisation, internationalisation, égalité entre les sexes, retour olympique… Autant de combats qu’il a menés avec conviction.

Buste de Philippe Chatrier
Buste de Philippe Chatrier – Crédits : Laurence John Broderick

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